Michel Caminada, mon ami (Michel Renard)
Michel Caminada, mon ami
Michel est mort en 2004. Je ne l'avais pas revu depuis des années. Mais il est des amis qui restent une part de vous, même si on ne les rencontre plus, même quand ils ont disparu.
Parce qu'on a partagé trop d'engouements, trop de projets, qu'on a regardé dans la même direction longtemps. J'ai rencontré Michel, peut-être en 1969, quand je m'entraînais. Je ne faisais que courir. Mais lui essayait tout. Comme s'il fixait toujours plus loin les limites de l'inaccessible. Le décathlon et ses épreuves interminables. Il avait d'ailleurs quelque chose de l'athlète grec, une parenté avec le Discobole de Myron. Une pureté du geste, une pureté du coeur aussi. Nous avons arpenté les pistes de stade, les chemins de cross, les allées de la forêt de Maisons-Laffitte. Le souffle, toujours souffler.
Nous avons effectué une virée aux Andelys, un week end de novembre 1970. Avec Christian Ledru, Bernard Delechambre, Bernard Champion (le beau-frère de Michel) et Alain Chevalier. Il y avait aussi Arthur, le père de Michel.
Michel Caminada et son père Arthur, le matin du dimanche 29 novembre 1970
Nous sommes partis dans les Landes, l'été 1971, camper et courir sur les dunes de Mimizan. Au mieux de notre forme. Corps d'athlète sur le qui-vive. Sa vieille 2 CV, elle, nous a laissés en rade. Retour en train. Mais Michel n'était pas que le sport. Il avait une philosophie de la vie. Et m'avait passé une biographie de Gandhi. Un autre été, il m'avait prêté son appartement pour quelques jours. Il était mon ami. Tant d'années après, son souvenir reste lumineux.
Le militantisme politique m'a fait renoncer au sport, sans que je m'en rende compte. Et fait quitter Bezons où j'avais toujours vécu. Je recevais des nouvelles de Michel par mon frère resté à Bezons. Les années passaient. Je savais qu'il avait lâché prise, qu'il dévissait lentement, glissant le long d'une paroi sombre sans qu'une main n'eût pu le retenir...
On a donné son nom à l'un des terrains du stade Auguste Delaune. Désormais, ce sera donc le terrain Michel Caminada. C'est mérité, car il les a fréquentés, ô combien, ces lieux... Mais comment ne pas ressentir ce qu'a de dérisoire, de vain, de démesurément frivole ce geste. Michel n'est pas un terrain ! Michel fut un être d'amitié, de chaude fraternité, de dévouement complice. Une irradiante humanité. Michel était à fleur de peau. Un grand sentimental. Un passionné de l'attachement. Qui ne s'éloignait pas quand vous sembliez moins en forme, ou que la vie vous faisait traverser une zone grise. Michel était là, le grand copain. Il s'est donné aux autres. Trop peut-être... et il s'est oublié. À bout de souffle.
Michel dont la disparition laisse inconsolable.
Michel Renard
15 janvier 2008
Michel au lancer de disque, sur le stade qui porte désormais son nom... (1969)
Michel au lancer de poids (1969)
les Andelys, 28 et 29 novembre 1970, Michel est en bas à droite
les Andelys, Bernard Champion, Alain Chevalier, Bernard Delechambre,
Christian Ledru, debout Michel Caminada (novembre 1970)
les Andelys, Michel est en haut à gauche
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photos envoyées par Bernard Champion
20 juin 2008
Michel Caminada est au milieu du groupe (il porte la barbe)
Michel Caminada et Bernard Champion
école Louise-Michel
école Louise-Michel
rue Maurice Bertaux : à droite, début de la rue Alexandre Blanc
école maternelle du groupe scolaire Louise Michel ;
la rue Maurice Bertaux part sur la droite de la photo, la rue Nicolas Louet sur la gauche
- l'école Louise Michel occupe le quadrilatère formé par les rues Maurice Bertaux, Nicolas Louet, des Frères Bonneff et Alexandre Blanc.
rue des Bois et rue Saint-Germain
angle rue des Bois et rue Saint-Germain
carte postale ancienne ayant voyagée en 1912
détail du plan de Bezons 1899, extrait du livre
Mémoire en images : Bezons, Daniel Renard, éditions Alan Sutton, 2001
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