quelques souvenirs de Bezons (1948-1967)
Madeleine CARDON
Madeleine Cardon nous a adressé une photo de la classe du Cours complémentaire de Louise Michel en 1947-1948, puis a livré quelques-uns de ses souvenirs de Bezons.
" (...) j'ai prolongé ma visite sur le site de Bezons.
La mairie : C'est là que j'ai commencé à travailler, 4 jours après la fin de l'année scolaire. Mon pire souvenir, c'est lorsque le téléphone sonnait. (1 coup pour le guichet n° 1, 2 coups pour le 2, etc)... J'étais au guichet n° 4 (chômage et élections) Quand la sonnerie passait au 3ème coup, je me sentais très mal. Au 4ème j'étais terrorisée et si par chance le 5ème coup se faisait entendre, j'avais l'impression de retrouver la vie. Celà paraît idiot à notre époque, mais il faut dire qu'en 1948 le téléphone n'était pas une chose courante et que je n'en avais jamais utilisé un avant d'entrer à la mairie.
La carte de l'usine "Les téléphones à Bezons" Il me semble que par la suite elle est devenue "Les Câbles de Lyon" C'est là que ma mère travaillait.
Je crois qu'elle a connu les gardes à cheval venus réprimer les grévistes, dont elle faisait partie.
La Luzière : là aussi j'ai retrouvé beaucoup de souvenirs, bien que je n'y sois pas allée en tant que colon, mais simplement parce que j'ai bien connu les personnes qui y sont évoquées : Anita Champion, l'infirmière, Yves et Paulette Morel, Mario Mussini, sa femme et sa belle-soeur, (avec ces derniers j'ai accompagné un temps les Vaillants de Bezons).
Et enfin les maires. En particulier Louis Peyronnet. Très impressionnant, très sévère. Avec une camarade nous avions sollicité une entrevue afin d'obtenir un local pour nos réunions de l'U.J.F.F. Nous étions très angoissées. Pourtant tout s'était bien passé, et il nous avait promis son aide, mais pour celà il fallait "faire ses preuves".
Autre souvenir de Louis Peyronnet : Pour passer le C.A.P. il faillait aller à Versailles, et emporter chacune une machine à écrire de l'école L. Michel. Des Inderwood, très lourdes.
M. Peyronnet avait mis sa voiture et son chauffeur à notre disposition afin de nous conduire sur les lieux de l'examen. Malheureusement, le chauffeur avait confondu et nous avait déposées aux "grandes écuries" au lieu de "Petites écuries" (ou le contraire) puis était reparti. Si bien que nous avions dû repartir, en portant nos machines, et arriver juste au moment où les épreuves commençaient.
Je me répète... mais je vous dis encore merci pour ce site qui m'a permis un tel retour en arrière. J'ai quitté Bezons en 1967."
Madeleine Cardon
PS - Je me permets de vous poser une question : existe-t-il des photos du groupe scolaire Paul Vaillant Couturier ? Mes parents m'avaient emmenée lors de son inauguration, j'ai oublié la date, mais j'en garde un souvenir : c'est la première fois que j'ai entendu chanter l'Internationale, et j'avais été très impressionnée.
À partir de la création de cette école et pour éviter de traverser la route de Pontoise, une partie des enfants de Louise Michel allaient en classe au groupe P.V. Couturier, ce qui était mon cas.
Concernant la vie des entreprises à Bezons, il existe un livre écrit par Auguste Bouvet (Forgeron d'uthopie - Mémoires d'un syndicaliste) ajusteur chez Andouard à Bezons.
L'auteur est un vieux copain, je tapais sur stencyl, au moyen d'une vieille machine à écrire les journaux de cette entreprise. Le journal s'appelait "la Boudineuse"
Je vais demander là aussi s'il existe des photos.
- retour à l'accueil